Visio-conférence à suivre sur Microsoft Teams
La société change en permanence, cela se reflète dans l’environnement bâti et, par conséquent, dans l’architecture. Est-elle un produit du changement ou bien son moteur ? Chaque jour nous travaillons sur des projets du quotidien.
Les réalisations que nous avons conçues deviennent des outils pour une multitude d’activités. Le pouvoir de l’architecture est de générer ces outils qui favorisent un quotidien remarquable et réjouissant, confortable et émancipé.
L'architecture doit aspirer à - et atteindre - ce qu'il y a de mieux ; cela ne fait aucun doute dans mon esprit. La société change en permanence, cela se reflète dans l'environnement bâti et, par conséquent, dans l'architecture. En ce sens, nous pouvons dire que l'architecture joue un role fondamental dans le changement. Toutefois, cela pose la question suivante : l'architecture est-elle un produit du changement ou bien son moteur ? L'origine d'un projet est souvent une initiative provoquée par l'esprit du temps. Et pourtant, elle se réalise des années plus tard, comme l'écho retentissant de l'étincelle qu'il l'a allumée. L'architecture est, par nature, un processus lent ; plutôt qu'être acteur du changement, elle en est souvent le témoin après-coup.
Le démarrage d'un projet est lié à une raison qui lui est propre. Elle s'articule souvent avec une question pour laquelle une réponse est attendue. Cette question est expliquée dans des notices qui contiennent les conditions urbaines, les prescriptions et autres spécifications. Cependant, une fois que le projet est fini, l'origine singulière qui l'avait initié semble avoir disparu. Les projets d'architecture ont tendance à répondre aux questions du passé. Le résultat est que les architectes ont tendance à répondre aux mauvaises questions. Alors comment pouvons-nous trouver la bonne réponse ?
Chaque jour nous travaillons sur des projets du quotidien. Les réalisations que nous avons conçues deviennent des outils pour une multitude d'activités. Le pouvoir de l'architecture est de générer ces outils qui favorisent un quotidien remarquable et réjouissant, confortable et émancipé. Comme un bon plat, un superbe roman, ou n'importe quelle production artistique. L'architecture ne peut pas changer la vie, mais elle peut améliorer la qualité du quotidien. Cela ne se fait pas en étant extravagant ou extraordinaire, mais en étant approprié et sensible, fonctionnel et beau, généreux et durable.
Que ce soit dans un contexte urbain ou rural, que le projet soit petit ou grand, l'architecture navigue toujours aux limites de divers domaines, du très privé au très public. L'architecture a le potentiel de mettre ces domaines en perspective, de « construire » des relations. C'est le véritable objectif de l'architecture.
L'innovation architecturale n'a pas de sens tant que la balance entre les intérêts privés et les valeurs communes n'est pas équilibrée. Avec cette conférence, je vais porter un regard critique sur le récit contextuel comme ligne de route du concept architectural, celui qui génère une relation évidente entre la ville, le bâtiment, sa construction et ses détails, ainsi qu'entre les intérêts – ou plaisirs - individuels et partagés. La question de la beauté nous conduira dans l'exploration de ce point de vue.