Cette exposition présente les reproductions d’une sélection des exceptionnels clichés couleurs réalisés dans les années 1907-1914 par Julien Gérardin, génial autodidacte et pionnier de la photographie. Les vues colorées de parcs, de serres et de plantes illustrent à merveille l’ambiance de l’Art nouveau nancéien. Elles nous transportent dans une atmosphère touchante et poétique, grâce à la technique audacieuse de l’autochrome.
Cet accrochage se poursuivra à l’automne, au sein des collections permanentes, en contrepoint de l’exposition que l’École nationale d’Art de Design de Nancy consacrera au photographe, et de l'exposition « Pionniers ! La société lorraine de photographie et de cinéma », proposée au musée des Beaux-Arts de Nancy, dans le cadre de l’Année photographique.
Le musée
Le 26 juin 1964, le nouveau musée de l’École de Nancy, installé dans l’ancienne propriété d’Eugène Corbin, grand ami et collectionneur des artistes nancéiens du début du siècle, ouvrait officiellement ses portes...
10 ans plus tôt s’était ouverte dans ces murs l’ébauche d’un musée, avec quelques salles seulement dans lesquelles était présentée une sélection restreinte de la fabuleuse collection donnée à la Ville de Nancy par l’homme d’affaire en 1935. C’est un musée agrandi et enrichi qui ouvre en 1964, alors que l’Art nouveau est totalement dénigré par la critique. Il faut attendre les années 70 et l’influence du « flower power », pour que sa valeur artistique soit enfin reconnue. En 1985, la première exposition parisienne consacrée à l’œuvre d’Émile Gallé, chef de file et fondateur de l’École de Nancy, au Musée du Luxembourg marque un tournant décisif, suivi dans les années 90 de l’envolée de la cote de ces artistes dans les maisons de vente.
Depuis, et l’on se souvient du succès incroyable de l’Année de l’École de Nancy en 1999, son attrait auprès d’un public international ne se dément pas. Les visiteurs s’émerveillent des prouesses techniques et de l’inventivité de l’École de Nancy, tout autant qu’ils se rappellent longtemps de ce lieu dans lequel est évoquée cette féconde période.
Le jardin
Le jardin, très agréable avec ses bassins et ses plantations, propose de nombreuses variétés végétales conçues par les horticulteurs nancéiens contemporains de l'École de Nancy. Le parc est inscrit depuis 1999 à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques. Il abrite notamment trois monuments particulièrement emblématiques de l'École de Nancy et de l'Art nouveau : la porte en chêne des ateliers Gallé, un monument funéraire et un pavillon aquarium. Afin d’agrémenter son jardin, Eugène Corbin fit construire aux environs de 1904, un pavillon circulaire abritant un aquarium. Réalisé dans l’esprit des fabriques des parcs du XVIIIe siècle, il s’agit d’une des constructions les plus originales de l’époque. Lieu de détente et de contemplation dédié au monde aquatique, le sous-sol et le rez-de-chaussée de ce monument, avec les aquariums, sont consacrés à la faune marine alors qu’au premier étage, une terrasse panoramique domine le parc. La porte et les impostes des fenêtres sont ornées de vitraux de Jacques Gruber. Ces verrières proposent des scènes aquatiques où des plantes, nénuphars, sagittaires d’eau, algues sont associées à des poissons, mouettes et grenouilles. Le sous-sol présente un décor de grotte en rocaille, son bassin communique avec une pièce d’eau artificielle aménagée dans le parc.