🔎 Ramsès II a-t-il réécrit la bataille de Qadesh ? 🤔
Surnommé le "pharaon bâtisseur", Ramsès II a laissé une empreinte indélébile dans l'Histoire grâce à des constructions incroyables, notamment le temple d'Abou Simbel. Pour les Égyptiens de l'époque, sa grandeur et sa divinité découlait d'un événement clé de son règne : la bataille de Qadesh. Pourtant, ses “exploits militaires” sont aujourd’hui contestés voire assimilés à de la propagande …
Revenons en 1274 avant JC, le jeune Ramsès II décide de reprendre la cité fortifiée de Qadesh aux mains des Hittites. L’enjeu est élevé, il faut rétablir la domination égyptienne sur la côte Syrie-Palestine, une zone hautement stratégique pour le commerce et la défense du delta du Nil. Cinq ans après son avènement, le pharaon accompagné de plus de 20 000 soldats marche sur Qadesh. Le déroulement de la bataille nous est raconté par le poème dit “de Pentaour” gravé sur les temples de Louxor et Karnak. La grandeur du pharaon est ainsi décrite : “un jeune seigneur, un héros sans égal” qui fait trembler tous les pays à son approche. Pourtant, la bataille semble bien mal embarquée.
Non loin de Qadesh, deux bédouins assurent à Ramsès que les troupes ennemies sont encore loin au nord. En réalité, ce sont des envoyés à la solde de Muwatalli dont l’objectif est de leurrer le pharaon. Pensant disposer d’un avantage important, Ramsès qui commande la division Amon installe son camp proche de la citadelle. Le piège est dévoilé, lorsque deux soldats hittites capturés avouent l’embuscade. Mais il est déjà trop tard, l’armée de Muwatalli attaquent par surprise la division Ré stationnée plus au sud et alors que Ramsès prépare son assault, il se retrouve pris en tenaille sur le flanc ouest et est.
Le pharaon est acculé pendant que l’ennemi ravage son campement. Tout semble perdu. C’est alors que les troupes alliées des na’arin débarquent et permettent au Pharaon, qui participe activement au combat, de repousser les hitties derrière l’Oronte. Les pertes sont énormes des deux côtés et dès le lendemain Muwatalli propose de mettre fin au conflit. Ramsès accepte une trêve sans toutefois renoncer à l’idée de conquérir Qadesh. Il reprend la route direction Pi-Ramsès pendant Muwatalli reste sur place et parvient habillement à étendre son influence sur la zone jusqu’à Damas.
Au final, cette bataille épique représente donc au mieux un match nul si ce n’est une semi-défaite pour le pharaon qui a perdu des territoires. Pourtant les représentations gravés sur les principaux temples du pays et l’épopée épique racontée dans le “Pentaour” donneront une image magnifiée du Pharaon comme ultime rempart, comme sauveur divin de l’Égypte. Le bulletin nous relate “Alors il (Ramsès) monta sur Nakhtemouasé (« Victoire-dans-Thèbes »), son grand attelage, se lançant au galop tout seul (…) Sa Majesté ressemblant à Seth à la grande force, à Sekhmet au moment où elle se met en rage (…) Sa Majesté exterminant jusqu’au dernier homme l’armée du vaincu de Hatti(…) Sa Majesté étant toute seule, sans personne avec elle.”
Et c’est ainsi qu’une bataille gagnée de justesse est devenue une victoire légendaire !
Alors, Ramsès II était-il un fin politicien qui a su manipuler les faits pour asseoir sa légende ?
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